House of the Dead est un film d'horreur américano-canado-allemand (?) réalisé par Uwe Boll en 2003.
Il s'agit d'une libre (très libre) adaptation du jeu vidéo éponyme. Avec un budget de 7 millions de dollars, il dure 90 minutes et fut classé 19e parmi les 100 plus mauvais films de tous les temps.
Synopsis : L'histoire débute de manière très classique avec une bande de jeunes étudiants qui partent sur une île dans le cadre d'une grosse rave party. Ils commencent donc par chercher un moyen de locomotion, et un capitaine accepte finalement de leur louer son navire (moyennant une contrepartie sonnante et trébuchante) en les prévenant toutefois que c'est une très mauvaise idée (comme ça ils pourront pas dire qu'ils étaient pas au courant !). Notre bande de jeunes n'est pas encore arrivée qu'un massacre a déjà eu lieu sur l'île ; les étudiants arrivés en avance se font défoncer la gueule par des saloperies qu'on a la joie d'admirer en gros plans (adieu le maigre suspense).
Donc lorsque notre bande de couillons arrive enfin sur place, l'endroit semble désert. Ils ne s'inquiètent pas pour autant et commencent à copuler dans tous les coins tout en se faisant massacrer à leur tour un par un. Ils finissent enfin par se rendre compte du problème présent, et passé le moment de surprise ils se mettent sur la défensive en massacrant à leur tour l'armée de zombies qui les encercle, aidés du capitaine et d'une policière sexy. La bagarre tourne en véritable bataille rangée, mais nos preux camarades se font rapidement surpasser en nombre et sont dans l'obligation de se réfugier dans une vieille chapelle.
Ils essayent malheureusement de trouver une explication logique à tout ceci, et les théories fumeuses ne tardent pas à tomber (réduction de la cause d'ozone, mutations diverses et variées, un ancien prêtre espagnol qui veillerait sur cette île depuis des siècles...). Nos rescapés découvrent un labo qui semble vérifier la théorie du prêtre espagnol qui faisait des recherches sur l'immortalité et s'est constitué une armée (un Frankenstein du pauvre en somme) ; il incarne d'ailleurs le boss final qui sera difficilement vaincu après un duel à l'épée. Les forces spéciales débarquent alors de nulle part pour rapatrier les derniers survivants, et pouf générique de fin !
La tentation de lancer mon propre bras sur ma télé fut grande...
Réalisation : Le simple nom du réalisateur fait trembler aujourd’hui les amateurs de bon Cinéma : Uwe Boll, surnommé The Master of Error. Pour faire simple, un bon paquet de daubasses à son actif, mais non seulement il en est fier mais en plus il continue !
Première chose à signaler car elle saute littéralement aux yeux, le brave Uwe a voulu rendre un vibrant hommage au jeu vidéo ; l'intention est bonne, mais balancer au hasard des stock-shots du jeu pendant tout le film et sans aucune logique n'est pas ce que j'appelle un bel hommage. Le seul lien au jeu vidéo va être au final les scènes de boucherie qui durent 20 minutes sans la moindre pause (avec de superbes effets de travelling à 360°), et je peux vous confirmer que le ketchup est roi ! Pour se rattraper Uwe a voulu imbriquer plusieurs clins d’œil à d'autres films d'horreur assez évidents, comme Souviens-toi l'été dernier, les films de Romero, sans oublier un énorme product placement de SEGA (qui a dû porter plainte pour placement abusif et dégradation de son image de marque).
En parlant du montage, celui-ci est tout simplement... immonde ; bourré de faux raccords et sans aucune cohérence. Les transitions sont une véritable blague, empruntées au logiciel Powerpoint. Egalement on a l'impression que les cameramen ont voulu tenter des trucs, car le film recèle une diversité filmique assez effrayante ; caméra embarquée, mode FPS, travellings comme mentionnés ci-dessus... Bref, on se fout clairement de votre gueule !
Bande-son : Le film reprend de manière logique quelques sons du jeu vidéo, surtout pendant les scènes d'action ; pour le reste, une absence totale de musique a été jugée préférable pour économiser les coûts (ou pour la nullité de la composition aussi).
Jeu des acteurs/Personnages : Le casting est assez méconnu, sauf peut-être pour Clint Howard qui a une grosse filmographie...de seconds rôles.
Les personnages sont typiques d'un film d'horreur, soit la bande de jeunes gonflés aux hormones qui passent leur temps à se papouiller alors que c'est vraiment pas le moment (ya des boobs partout !). Le jeu d'acteur est minable, les protagonistes ne sont même pas foutus de simuler les émotions les plus primaires ; ils demeurent sereins quoi qu'il arrive (tiens, des zombies ! Vite tirons leur dessus, je fais ça tous les jours) et du coup on y croit pas vraiment... Les dialogues sont creux et les punchlines pourries, seul le capitaine arrive à nous arracher un ou deux sourires, mais ça ne va pas plus loin.
Les créatures ne ressemblent pas vraiment à des zombies et attaquent comme de véritables ninjas ; ils sont mieux organisés et plus intelligents que la plupart de leurs confrères d'autres films (mais pas plus utiles).
Conclusion : Une malheureuse tentative de rendre hommage au jeu vidéo ; l'intention est certes louable, mais le résultat est monstrueux. La réalisation est une vraie dysenterie, le jeu d'acteur est nullisime et le scénario est inexistant. Parmi les adaptations cinématographiques de jeux vidéos, celle-là se pose comme étant l'une des pires ! Un bon conseil, ne regardez jamais ce film, ou si c'est déjà fait planquez le DVD dans un coffre scellé et enfouissez-le encore plus profond que le jeu Jumanji !